Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Palangrotte
Archives
22 avril 2017

Toilettes ou pas toilettes ?

Les lieux d’aisance, comme il convient de les appeler, ne sont pas un luxe à la portée de tous. Si à Dakar, maisons et appartements affichent bien souvent plusieurs toilettes, cette richesse hygiénique ne devrait pas occulter le fait que les commodités dignes de ce nom font cruellement défaut dans certaines parties du pays.

Les toilettes font parfois défaut dans les villages et zones périphériques des villes où elles peuvent être vétustes, rudimentaires et problématiques (latrines). Existent également – aussi bien en ville qu’à la campagne – des zones où ces places dites de privautés se révèlent publiques et/ou collectives. Nous parlons de lieux de vie avec des individus sans attaches familiales entre eux, n’ayant en commun qu’un même espace et… des toilettes.

Au Sénégal, les habitations subdivisées en chambrettes ou studios à louer illustrent souvent ce cas de figure.

LES CHIFFRES CONCERNANT LE SÉNÉGAL
Habitants ayant accès à un assainissement amélioré 51,9 %
Habitants ayant accès à un assainissement amélioré en milieu urbain 67,1 %
Habitants ayant accès à un assainissement amélioré en milieu rural 40,5 %
Personnes utilisant des toilettes publiques ou partagées 16,1 %
Personnes utilisant des latrines non améliorées (latrines sans fosse, fosses perméables : 14,9 %
Personnes déféquant à l’air libre 17,1 %

Selon les calculs de la Banque mondiale, 1 dollar investi dans des toilettes en rapporte directement 5 en économie de soins de santé à la famille qui les a construites, et 10 à l’économie nationale.

D’après l’ONU, près de 272 millions de jours de classe sont manqués par des enfants dans le monde en raison de maladies liées à cette problématique.

L’absence de toilettes coûterait 1,5 % de PIB par an aux pays du Sud. Soit 260 milliards de dollars.

ILS ONT DIT

« Les États continuent de considérer que cela [la construction de lieux d’aisance Ndlr] relève de la sphère privée et de l’intime » Kristel Malegue, coordinatrice de Coalition Eau.

« … même au Maroc, on a été frappé par les problèmes rencontrés en zone rurale notamment. Les jeunes filles ne vont pas à l’école parce qu’elles n’ont pas de toilettes » Rachid Lalhou, président de Secours islamique France.

« La société civile n’est pas encore assez forte et un politique préférera toujours construire un échangeur… plutôt que de mettre des fonds pour des milliers de toilettes, qui bénéficieraient à des millions de personnes »

« si 9 personnes sur 10 déféquant à l’air libre vivent aujourd’hui en zone rurale, le nombre de personnes dans le même cas ne cesse d’augmenter dans les périphéries urbaines  ».

«  C’est un peu comme si le manque de toilettes et d’accès à l’assainissement était une maladie orpheline » : Jean Bosco Bazié, directeur général burkinabè de l’ONG Eau vive.

CATASTROPHE HUMANITAIRE

Les toilettes comme réalité pratique à la fois « honteuse », discrète et prégnante peut engendrer une mortalité à grande échelle. La dysenterie découlant de ce manque d’hygiène a occasionné la mort d’environ 760 000 enfants de moins de 5 ans en 2013, soit plus de 2 000 par jour (Organisation mondiale de la santé).

Là où vivent des hommes doivent surgir des toilettes : l’équation n’est pourtant pas difficile à comprendre et partant, à résoudre.

Irène Idrisse

Créée en 1978, l’ONG française Eau Vive apporte son aide à des projets allant dans le sens de l’assainissement de l’environnement, de l’amélioration des conditions de vie et de l’accès à l’eau : http://www.eau-vive.org/

Publicité
Commentaires
La Palangrotte
Publicité
La Palangrotte
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 55 354
Derniers commentaires
Publicité