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28 juin 2016

PATRIMOINE MENACÉ DU SÉNÉGAL

Le baobab peuplait probablement tout le Sénégal à l’ origine. Du nord au sud du pays, certains sont restés célèbres : des 68 baobabs exceptionnels des îles de la Magdeleine aux différents « « gouye » (baobabs) d’hier et d’aujourd’hui. Le Djouli de Kahone, servait de lieu d’initiation à la vie aux combats et à la cavalerie des jeunes par le Bour Saloum. Les baobabs sont cimetières à Fadial, Kangea à Diakhao … et palmier à Bignona – Balismane voire « éléphant » dans le parc de Bandia. Je veux célébrer l’immortel Gouye Sedelle, baobab saint-louisien millénaire que Battling Siki a affronté avant que l’arbre ne meure de vieillesse. Quant il ne devient pas quartier de la Sicap après de probables déracinements non documentés, orchestre afro-cubain des dansantes années 70 ou domaine viticole expérimental récemment. Le baobab est sur tous les fronts et appartient au patrimoine immatériel du Sénégal, présent sur les drapeaux nationaux. Respect.

Aujourd’hui ces arbres sont menacés par la sécheresse qui fragilise leurs bases. La pression des troupeaux à la recherche de nourriture absorbe un feuillage de courte durée (deux mois) laissant les arbres dénudés et fragiles. Les jeunes pousses alentour disparaissent. Quant ils ne sont pas simplement abattus n’ayant aucune chance face à l’habitat ou il ne sera jamais intégré. Combien de morts dans ce combat inégal ? Difficile à dire.

Racine de baobab

DES CITOYENS S’ENGAGENT

Pourtant le baobab a d’ardents défenseurs. Ute Bocandé, citoyenne de Thiès, alerte l’opinion depuis 1983 sur les atteintes à l’environnement. Cette année depuis mai, avec ténacité et sans découragement, elle informe sur le déracinement des baobabs et l’attaque du poumon vert de la deuxième ville du Sénégal. Les parcelles restantes au nord et au sud de la zone détruite ne pourraient- elles pas devenir un parc pour les familles s’interroge la citoyenne engagée. D’autre part, n’y a t-il pas dans cette cité, d’espaces publics comme dans tous les quartiers crées par la Société nationale de construction où de tels arbres pourraient être valorisés et trouver refuge ?

Une association de scientifiques et de défenseurs de l’environnement, le LAB (l’Association des amis du baobab) se proclame défenseur et promoteur de l’arbre millénaire. Le LAB a des idées sur l’avenir possible de ces troncs abattus. Si la possibilité de dresser les troncs nécessite des moyens dont elle ne dispose pas, le projet de construction d’un théâtre des baobabs a été faite et soumise à la société immobilière. Les autorités saisies n’ont pas répondu aux interrogations de la société civile. 
A l’heure où le développement ne peut être que durable comme l’a rappelé le Président Sall en juillet, il serait souhaitable de s’engager dans la construction d’environnements propices aux habitats futurs et aux familles résidentes.

J’ai planté un baobab a Thiès Tangor dans mon jardin pour le plaisir de sa compagnie et deux sont arrivés et se sont développés naturellement. Je n’ai aucune chance de les voir devenir millénaires. Mes petits enfants et leurs descendants peut-être. Je leur offre cette chance.

Anne Jean Bart

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