Le bogolan, un tissu fétiche
ORIGINAIRE DU MALI
Au toucher c’est du coton, à l’œil nu ça donne habituellement une couleur bicolore. A Tambacounda, c’est au village artisanal qu’on le trouve. Le bogolan attire toujours l’attention de celui qui le voit pour la première fois. Rencontré dans son stand, M. Adama Touré dit Sissoko a bien voulu nous parler du bogolan.
M. Touré, artiste plasticien, nous explique que le bogolan au départ c’est du coton tissé, filé à la main ; nsuite sont entamés les mélanges en vue d’obtenir les différentes couleurs. C’est ainsi que le noir s’obtient à partir de l’argile, le blanc est issu d’une association entre l’eau de Javel et un produit lessive (appelé Omo en wolof). La teinture sert de fixatif. Et pour avoir une variation des couleurs sur le bogolan il faut mélanger l’argile, la cendre et la teinture. La coloration est aussi produite à partir de feuilles d’arbre dont le nom ne nous a pas été donné par Sissoko, secret oblige.
Quant aux motifs qui apparaissent sur le bogolan, c’est lui qui les dessine d’habitude à main levée. Ce qui fait sans doute que le bogolan est joli à voir et qu’il est souvent utilisé pour l’ameublement, la confection de tableau, les nappes de table, les couvre-lits. L’habillement masculin et féminin n’est pas en reste. Nous avons des chemises qui coutent 10.000 f cfa, des grands boubous à 20.000 f cfa, des habayas. Tous en bogolan.
Enfin dernière chose à savoir sur le bogolan : il nous protège contre les mauvais yeux, les mauvaises langues et les mauvais esprits.
Amédine Faye, correspondant à Tambacounda.